Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
Démissionner pour défendre le gouvernement : c’est l’option prise par le ministre de l’Intérieur Miguel Macedo suite à l’opération « Labyrinthe », qui a conduit la police portugaise à interpeller jeudi onze cadres et hauts dirigeants de plusieurs ministères. La police soupçonne une affaire de corruption liée à l’attribution des « visas dorés », des visas accordés à des ressortissants non européens en contrepartie d’investissements immobiliers ou professionnels.
Fonctionnaire des services secrets
Le ministre démissionnaire se défend de tout lien, proche ou lointain, avec l’affaire en cours. Pourtant, il est l’associé du cabinet d’affaires de la secrétaire générale de son ministère, qui fait partie des personnes interpellées. Parmi les onze, on trouve aussi le patron de la police des frontières, le directeur du registre notarial national, et même un fonctionnaire des services secrets.
Le système des « visas dorés » a été lancé en 2012. Il a permis au Portugal d’engranger 1 milliard d’euros. Ce sont des ressortissants chinois, brésiliens et angolais qui ont le plus bénéficié de ces visas, grâce auxquels ils prennent pied en Europe.