Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve recevait, jeudi 6 novembre, ses homologues allemand, britannique, espagnol, italien et polonais (qui constituent un groupe informel dénommé « G6 »), ainsi que les ministres américain, canadien et turc. Les Européens ont lancé ou creusé des pistes de réflexion visant à mieux contrôler leurs ressortissants en partance ou sur le chemin du retour des zones de combats.
Pour les Etats européens, la priorité est la création d'un système de collecte des informations détenues par les compagnies aériennes. Les Etats voudraient avoir accès aux données que les voyageurs communiquent lors de l'achat d'un billet, afin de les croiser avec leurs propres fichiers pour tracer les personnes recherchées. Mais un précédent projet a été bloqué par le parlement européen. Depuis, le nombre de jihadistes partis d'Europe a augmenté, et des élections ont eu lieu au parlement de Strasbourg. Les six pays réunis à Paris veulent désormais relancer le projet.
Pas de mesures concrètes, mais une « dynamique »
Le G6 veut aussi renforcer les contrôles aux frontières : les rendre plus fréquents, tout en respectant, assure Bernard Cazeneuve, l'esprit des accords de Shengen créant un espace de libre circulation entre 26 pays. Les ministres souhaitent aussi la mise en place d'une référence « combattants étrangers » dans le système d'information Shengen. Il permettrait, disent-ils, de détecter les voyageurs qui, pour ne pas se faire repérer des services de renseignement, font plusieurs escales au sein de l’espace communautaire.
Aucune mesure concrète n’a été prise lors de cette réunion : le G6 n'est qu'un groupe informel. Mais Bernard Cazeneuve assure qu'il crée une dynamique au sein de l'Union, capable de faire aboutir ces projets.