Avec notre correspondant à Londres, Eric Albert
A sept mois des élections législatives, l’attitude du gouvernement britannique envers l’immigration se durcit. Deux preuves viennent d’en être apportées. D’abord, l’audition de la maire de Calais face aux députés britanniques a semblé tourner au dialogue de sourds. Face aux problèmes de Calais, les élus britanniques ont dans l’ensemble renvoyé la responsabilité aux autorités françaises, estimant que c’est à elles de bloquer l’immigration clandestine.
Quelques milliers de kilomètres plus au Sud, en Méditerranée, les Britanniques ont décidé de ne pas venir en aide à la mission européenne de secours en mer des clandestins en perdition. Actuellement, cette mission est assurée par les autorités italiennes, qui repêchent près de 150 000 personnes par an. Désormais, une mission européenne prend le relais, avec moins de moyens. Mais les Britanniques estiment qu’il vaudrait mieux ne pas avoir de secours du tout. Selon eux, cette aide attire les clandestins en Europe. Ils n’enverront donc aucun soutien à la mission européenne, à l’exception d’un seul officier chargé de rapporter des informations.