Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
Angela Merkel connaît l'état de son opinion. Majoritairement pacifistes, les Allemands ne soutiennent guère les livraisons d'armes aux Kurdes, décidées le 20 août par le gouvernement fédéral. En début d'après-midi, ce lundi, Angela Merkel a justifié sa décision face aux députés du Bundestag : « Nous avions le choix entre ne pas prendre de risque, ne pas livrer d'armes, et accepter que se répande la terreur, ou soutenir ceux qui, désespérés mais courageux, luttent avec des ressources très modestes contre la terreur de l'Etat islamique. »
« Nous sommes conscients des risques d'un tel soutien, a poursuivi la chancelière. Nous les avons pesés. Mais nous nous sommes aussi demandé quels sont les risques aigüs qui émanent de l'EI si on ne livre pas d'armes ni de munitions. Peut-on vraiment attendre avec l'espoir que d'autres affronteront ces dangers ? Non, cela ne correspond pas à notre conception de la responsabilité dans une telle situation. »
Contrairement à l'envoi de troupes à l'étranger, les livraisons d'armes ne sont pas assujetties à l'approbation du Bundestag. Le vote organisé à l'issue du débat est donc purement consultatif. L'Allemagne n'attend plus que la demande formelle du gouvernement irakien en cours de constitution pour expédier vers le nord du pays de quoi équiper 4 000 pershmergas en casques, munitions et matériel militaire.