Avec notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche
Sous une chaleur écrasante, on ne cède pas à la tentation du selfie avec drapeaux à l’effigie du Donbass ou de la Nouvelle Russie. Les produits dérivés exaltant la fraternité slave ont visiblement du succès. Depuis plusieurs semaines, l’aide humanitaire à destination des Ukrainiens de l’Est mobilise les Russes.
Tatiana, juriste, collecte des fonds pour les enfants du Donbass. « On peut discuter des moyens d’arrêter ce qui se passe, mais ça ne veut pas dire que les gens sur place n’ont pas besoin d’aide. Il faut de toute façon faire quelque chose », dit-elle.
Le pouvoir russe est accusé de ne pas en faire assez. C’est également l’avis de Mikhaïl : « J’attends du pouvoir russe la reconnaissance des Républiques de Donetsk et de Lougansk et une aide diplomatique, matérielle et morale. Une livraison d’armes, une assistance militaire sans aller jusqu’à l’envoi de troupes ».
Le discours prend rapidement une tournure plus générale : pour les organisateurs, c’est une question de civilisation qui se pose : « Vous, vous voulez vous allier aux Américains, avec cette Europe libérale où on organise la gay pride ? Allez-y, mais sans nous ! »
Slogans hostiles à l’Occident, dénonciation d’une cinquième colonne traître à la patrie, le rassemblement aura pris une tonalité nationaliste qui semble avoir le vent en poupe depuis plusieurs mois en Russie.