Avec notre correspondant à Sofia, Damian Vodénitcharov
L'épopée des barbelés touche à sa fin. La mise en place de cette clôture de 30 kilomètres de long et de 3 mètres de haut avait été proposée en novembre 2013, lorsque l'afflux d'immigrants clandestins, des réfugiés syriens pour la plupart, inquiétait les autorités bulgares. Elles étaient mal préparées à accueillir 10 000 personnes et avaient donc décidé d'ériger le « mur » près de la ville d'Elhovo, à quelques kilomètres de la frontière turque.
Plus de 1 200 policiers et gardes-frontières avaient alors été dépêchés le long des travaux pour repousser les tentatives de passage. Officiellement, il ne s'agit pas d'empêcher les demandeurs d'asile de se rendre en Bulgarie, mais de les « orienter » vers les postes-frontières. Cependant, depuis la mise en place du dispositif de sécurité, l'afflux d'immigrants s'est quasiment arrêté.
Pour les autorités, cette politique est un succès, puisque la crise humanitaire a été évitée. Lors de sa visite, le ministre de la défense Anguel Naydenov s'est même vanté de la rapidité des travaux. « Ce projet ne coûtera qu’environ 3,5 millions d'euros aux contribuables bulgares », a-t-il expliqué. Le érigé mur en Grèce, long de 10 km à peine, avait coûté près de 4,5 millions.
La Bulgarie s'est en tout cas attiré les foudres des ONG. Après Human Rights Watch, c'est maintenant Amnesty International qui critique de vive voix la politique du gouvernement bulgare.