En optant pour un déplacement dans l’un des plus fervents pôles indépendantistes du pays, le nouveau souverain espagnol, qui incarne l’unité nationale, ne fait pas le choix de la facilité. Mais Felipe VI arrive dans une région qu’il connaît bien, où il s’est souvent rendu et dont il parle la langue.
Dans ce contexte, il pourrait être amené à user de son influence pour tenter de débloquer la crise alors que le bras de fer se poursuit entre les dirigeants catalans et le gouvernement central conservateur, les premiers étant bien déterminés à organiser un référendum le 9 novembre prochain.
Une voix qui pèse
Officiellement, aucune rencontre n’est prévue avec le président nationaliste de la région, Artur Mas. Mais les deux hommes se parleront probablement au cours d’un dîner. Ils s’étaient croisés lors de la prestation de serment : le leader nationaliste n’avait alors pas apprécié que le roi fasse référence, dans son discours, à une Nation unie et non pas à un Etat plurinational.
La monarchie parlementaire espagnole prive le souverain espagnol de réels pouvoirs, mais sa voix peut avoir du poids. Son discours est donc particulièrement attendu. La vice-présidente du gouvernement catalan, Joana Ortega, a récemment résumé les limites de l’exercice : « Tout ce que peut faire le nouveau roi pour faciliter le dialogue, étant donné l'immobilisme du gouvernement espagnol, sera positif, mais [...] la solution se trouve dans la politique ».