Avec son bébé et sa femme, Ivan a fui Ienakieve, au nord-est de Donetsk, à la fin de la semaine dernière. « J’ai appris qu’un de mes amis avait été tué, puis, le lendemain, j’apprends qu’un autre de mes amis s’est fait descendre, raconte Ivan. Après ça, j’ai dit à ma femme, c’est fini, il faut partir. » Ils prennent alors un taxi, mais rencontrent des difficultés. « Nous avons passé un premier barrage routier tenu par les séparatistes. Au second, on m’a pris mon passeport et mon argent. J’étais sous le choc, j’ai pensé que je ne pourrai pas quitter la région sans mon passeport. Mais quand je me suis assis dans le train, j’ai un peu repris mes esprits et quand on a atteint Kharkiv, là, on a poussé un ouf de soulagement et on s’est calmés. »
Arrivés à Kiev au terme d’un périple de plus de 20 heures, Ivan et sa famille ont trouvé à se loger pour quelques jours, grâce à l’association SOS Ukraine. « La situation là bas devient de plus en plus violente et de plus en plus de personnes comprennent qu’il ne faut plus attendre, constate Anton Roudnev qui en est le coordinateur. C’est le sauve qui peut. Le nombre de gens qui fuient la région a grimpé en flèche ces deux dernières semaines. Les gens ont compris qu’il n’était plus possible d’attendre et qu’il fallait sauver sa peau. » Ivan mesure aujourd’hui sa chance mais reste très inquiet pour tous ses proches qui n’ont pas eu le temps de quitter la région en guerre.
Nouveaux combats à Lougansk
Le président américain Barack Obama, en visite à Varsovie, a condamné « les sombres manœuvres » russes et « l’agression » en Ukraine. Dans la nuit de mardi à mercredi, trois soldats ukrainiens ont été blessés dans un assaut à l'arme lourde. L’attaque a été lancée par plus de 300 insurgés prorusses à Lougansk, dans l’Est, contre une position de la Garde nationale, selon les autorités ukrainiennes. Ils étaient lourdement équipés d’armes automatiques, de lance-roquettes, de mortiers et appuyés de snipers, selon le ministère de l’Intérieur.