Selon la police, l'auteur de la fusillade est de corpulence moyenne, athlétique et se déplace souplement. Trois vidéos le montrant sont disponibles sur le site de la Police fédérale belge.
Plus tôt dans la matinée, on a appris ce matin la nationalité de trois des victimes de l’attaque hier samedi du Musée juif de Bruxelles. Il s’agit d’un couple d’Israéliens et d’une Française a annoncé à la mi-journée le parquet de Bruxelles dans une conférence de presse. La quatrième victime, de nationalité belge est décédée ce dimanche dans l'après-midi.
La justice belge prudente
Selon le parquet, qui ne confirme pas un « acte terroriste ou antisémite », l’attaque a été menée par un homme « probablement seul » et « bien préparé » en milieu d'après-midi samedi. Un homme a ouvert le feu dans le hall d'entrée, puis dans les salles du musée. Une personne avait été « interceptée » et interrogée samedi mais a ensuite été relâchée. Ce dimanche, la porte-parole du parquet déclare que « toutes les pistes » restent « ouvertes ».
La justice belge se montre très prudente quand à la qualification de la fusillade, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet. Pour l’instant, le juge d’instruction a été saisi au titre d’assassinat, et la justice se refuse à aller plus loin, pour ne pas interférer avec l’enquête a priori. De leur côté, les autorités politiques belges se refusent à dire expressément qu’il s’agissait d’un attentat terroriste antisémite, leur préoccupation est certainement d’éviter les tensions politiques et religieuses qui pourraient favoriser un vote extrémiste en ce jour d’élections législatives en Belgique.
Emoi en Israël
Dans les médias en Israël, l'attentat de Bruxelles relègue au second plan la visite du pape François, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Lors du conseil des ministres ce dimanche matin, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a condamné la fusillade qui est, selon lui, le résultat de l'incitation à la haine contre les juifs et contre Israël en Europe. « Il y a des éléments en Europe qui s'empressent de condamner la construction du moindre appartement à Jérusalem, déclare le chef du gouvermenent israélien. Mais ils montrent moins d'empressement à condamner le meurtre de juifs ici ou en Europe. Nous nous élevons contre cette forme d'hypocrisie ; nous continuerons à dire la vérité, à nous battre contre le terrorisme et à renforcer et à construire notre pays ».
De son côté le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liebermann, qualifie l'activisme pro-palestinien et les appels au boycottage des produits israéliens de « purement antisémites ». L'ensemble de la classe politique israélienne a condamné l'attentat près du Musée juif de la capitale belge. Les corps des deux victimes israéliennes devraient être rapatriés dans la journée et leurs obsèques se dérouleront demain en présence de nombreuses personnalités politiques.
François Hollande juge que le caractère antisémite « ne fait aucun doute »
En France, François Hollande a, lui aussi, condamné l'attaque. Le président français, qui est intervenu ce dimanche après avoir voté dans son ancien fief de Tulle pour les élections européennes, a affirmé que « le caractère antisémite de cet acte, une fusillade dans le Musée juif de Bruxelles, avec cette volonté de tuer, ne fait pas de doute. » Un caractère antisémite qui ne fait également aucun doute pour Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des institutions juives de France, interrogé par RFI : « la parole antisémite devient aujourd’hui un acte terroriste, on a affaire à une vague d’actions terroristes. On a une guerre qui est menée par des gens qui veulent tuer les juifs. »