Avec notre correspondante à Rome, Anne Tréca
En Italie, les candidats ont tout mélangé : les thèmes nationaux, comme le chômage, la corruption, l’inefficacité de l’administration et l’Europe présentée par la plupart des chefs de parti comme la véritable responsable du désespoir ambiant.
Chez les grands leaders, Matteo Renzi est le seul à vouloir un approfondissement de la construction communautaire. Mais le chef du gouvernement est talonné dans les sondages par Beppe Grillo. L’ancien comique, lui, veut faire sortir le pays de la zone Euro. Il a réussi en quelques semaines à imposer le débat à ses adversaires. Pour ou contre l’Euro, c’est finalement le seul sujet européen qui aura vraiment été abordé dans cette campagne.
A droite, Silvio Berlusconi est resté ambigu, mais s’en est pris à Angela Merkel. En multipliant les insultes contre la Chancelière, il a fait de l’Allemagne le bouc émissaire de la récession, et du nationalisme le seul moyen de redresser le pays.
On le sait : europhiles de la première heure, les Italiens deviennent eurosceptiques. Après 4 ans de crise économique, on voit mal comment cette campagne pourrait les avoir fait changer d’avis.