Avec notre correspondante à Donetsk, Anastasia Becchio
Deux véhicules calcinés en bordure de route et des témoignages de militants locaux pro-russes sont les seuls éléments dont on dispose pour le moment. C’est la télévision publique russe qui a diffusé en premier l’information, qu'il faut prendre avec beaucoup de précaution tant la guerre des images et des rumeurs fait rage sur le terrain.
Selon un homme, qui affirme avoir été présent sur les lieux lors de l'incident, une vingtaine d'assaillants arrivés à bord de quatre véhicules ont ouvert le feu à l'arme automatique sur des militants pro-russes qui faisaient le guet à un barrage routier installé sur une route à l'ouest de Slaviansk.
Bilan incertain
Cette ville est située à une centaine de kilomètres de Donetsk. Elle est aux mains des militants pro-Kremlin. Le chef de la nouvelle administration en place à Slaviansk, qui soutient les séparatistes, affirme que l'attaque a fait 4 morts : 3 locaux et un assaillant. Une source hospitalière locale annonce pour sa part que 4 personnes ont été hospitalisées.
Les médias russes avancent la thèse d'une attaque menée par des groupes radicaux ultra-nationalistes de l'ouest du pays. Ils assurent que des armes, des explosifs et même des cartes aériennes de Slaviansk ont été retrouvés dans les véhicules des assaillants. Pour le moment, les autorités de Kiev gardent le silence.
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Contact difficile
Cette attaque, dont les détails sont encore très flous, témoigne en tout cas de la tension qui règne dans la région en dépit d'une trêve pascale décrétée par les autorités. Rien n’indique pour le moment que les observateurs de l’OSCE, qui sont chargés de surveiller la mise en place des accords de Genève, pourront mener leur tâche à bien. A en juger par les premières impressions livrées, le contact avec les insurgés pro-russes est délicat à établir.
C’est notamment le cas à Lougansk, ville située à une trentaine de kilomètres de la frontière russe où un groupe, qui se présente comme l’Armée de défense de l’Ukraine du Sud et de l’Est, est barricadé à l’intérieur du siège du SBU, les services de sécurité, avec une importante quantité d’armes.
« Nous avions déjà annoncé que nous ne rendrions pas les armes », explique un homme qui se présente comme le porte-parole du mouvement et qui raconte que des observateurs de l’OSCE ont tenté de les approcher mais se sont heurtés à une fin de non recevoir. « Nous n’avons pas encore d’interlocuteur », a résumé l’un des membres de la mission dans cette ville.
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