Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
C’était prévu, presque annoncé par le Premier ministre qui dénonçait récemment YouTube comme le « véritable problème ». Et puisque les enregistrements pirates dénonçant les sales affaires du gouvernement et du Premier ministre continuaient d’être diffusés sur le site d’échanges de vidéos, la riposte semblait inéluctable. Désormais donc, Recep Tayyip Erdogan est en guerre ouverte avec les ‘World Company’ des réseaux sociaux.
Après Twitter, YouTube, Facebook ne tardera sans doute plus à rejoindre la liste. Les moyens techniques permettant de contourner ces interdictions ont eux aussi été bloqués par la même Direction des télécommunications qui contrôle désormais la toile en Turquie, et sans la moindre décision de justice.
Autrement dit, les Turcs seront bientôt privés de tout moyen de communication, dans le seul but d’empêcher la divulgation d’informations compromettantes pour le pouvoir en place, qui veut gagner les élections locales de ce dimanche pour confirmer sa suprématie. Après quoi, il l’a aussi promis, il remettra de l’ordre dans la maison. Ce qui fait, bien sûr, craindre le pire.