La fermeture d’écoles privées, une victoire politique pour Erdogan

Le Parlement turc a adopté ce 1er mars une loi qui imposera la fermeture de milliers de cours du soir, privés, qui ont fait la fortune de la confrérie Gülen que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan accuse de comploter pour renverser le gouvernement. La mesure n’entrera en vigueur que dans 18 mois.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Le vaste réseau de cours préparatoires à l'université qui appartient à Fethullah Gülen lui rapporterait un milliard de dollars. C'est du moins ce qu'affirme le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Il lui aurait permis à la fois de faire sa fortune et de recruter les petits soldats de son mouvement, Hizmet. Un mouvement devenu aujourd’hui l’ennemi public numéro 1 du gouvernement du Parti de la justice et du développement.

Il y a quelque 4 000 de ces établissements en Turquie, dans lesquels un peu plus d’un million de lycéens se préparent à l’examen d’entrée à l’université. Et près de la moitié de ces « boîtes à bac » appartient à la confrérie Gülen.

C’est l’annonce de cette fermeture, prévue de longue date, qui avait déclenché la guerre, cet automne, entre le gouvernement et ses anciens alliés du mouvement Hizmet qu’il accuse aujourd’hui de vouloir le renverser. Selon Recep Tayyip Erdogan, ce système parallèle d’enseignement privé devenu incontournable en Turquie est élitiste et coûteux pour les familles. Ce qui est vrai. Mais personne ne doute de la véritable signification de cette réforme, qui va alimenter un peu plus la lutte de plus en plus ouverte que se livrent les deux principaux courants de l’islam politique turc.

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