Avec notre correspondante à Prague,Christine Dupré
Alice Herz-Sommer disait toujours qu’elle avait survécu à son enfermement dans le camp de concentration de Terezin grâce à son optimisme, sa discipline et surtout la musique. C’est tout petite qu’Alice, née en 1903 dans une famille juive allemande cultivée de Prague, apprit le piano enseigné par un disciple de Franz Liszt. Elle fit la connaissance des écrivains Franz Kafka et Max Brod.
Devenue pianiste professionnelle, elle fut internée sous l’occupation nazie avec d’autres excellents musiciens juifs dans le ghetto de Terezin. Dans ce camp que les nazis voulaient présenter comme un modèle, Alice Herz-Sommer, malade, affamée, participa à 150 concerts donnés le plus souvent lors des visites de la Croix-Rouge. « La musique est magique, a-t-elle expliqué dans de nombreuses interviews. Elle nous rendait plus vivants que nos geôliers ».
Après la guerre, cette survivante émigrée en Israël y vécut quarante ans avant de rejoindre une partie de sa famille à Londres. Elle continua de pratiquer le piano trente minutes par jour, de marcher et de nager, jusqu’à sa 103e année.
Alice Herz-Sommer est restée jusqu’à la fin une source de stimulation psychologique pour sa famille. « La dame du baraquement 6 », comme elle fut surnommée dans un documentaire, ne voulait voir que les belles choses de la vie.
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