Avec nos envoyés spéciaux en Ukraine, Anastasia Becchio et Boris Vichith
Des cercueils sont portés à travers une foule immense au milieu du Maïdan, la place de l’Indépendance. Sur la scène, des prêtres entonnent les chants funèbres. C’est le recueillement, la douleur, les larmes.
Les yeux rougis, Natalya est en larmes : « Je ressens de la douleur pour tout notre peuple que l’on tente de mettre à genou. Mais ces morts ont montré que le peuple ukrainien était vraiment un peuple cosaque, qu’il est fort, qu’il est courageux, qu’il est juste et que l’on ne peut pas le mettre à terre. Personne n’a pu le faire : ni les Allemands, ni le pouvoir actuel. Nous sommes une nation forte. »
Les cercueils sont emportés lentement
« Ianoukovitch doit être pendu », crie une dame âgée, au passage d’un nouveau cercueil. Mykola a lui aussi du mal à contenir son émotion : « Notre pouvoir est un pouvoir de bandits, avec à sa tête notre président, qui a fait tuer ces gens. Ces personnes se sont battues pour leur honneur. En leur rendant un dernier hommage, nous venons dire qu’ils ne se sont pas battus en vain. Ils sont morts, mais nous comprenons aujourd’hui que nous avons tenu plus de trois mois, que les premiers pas vers notre victoire ont été effectués, et que nous finirons par vaincre. »
Après avoir été bénis par les prêtres, un à un, les cercueils sont emportés lentement. La foule scande : « Ce sont nos héros. »
L'accord signé empêchera-t-il de nouvelles violences ? Pour Pierre Lorrain le risque de violence vient des groupes radicaux, qui font partie de l'opposition réunie place Maïdan.