Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
La conversation a été qualifiée de « constructive » par un haut responsable du département d’Etat. Les deux chefs d’Etat ont souligné l’importance de mettre en application rapidement l’accord et d’encourager les parties à s’abstenir d’avoir recours à la violence.
La Russie a souhaité rester impliquée dans le processus. Elle était représentée par un observateur lors des négociations entre les ministres européens et Ianoukovitch, mais n’a pas signé l’accord. Obama et Poutine ont aussi discuté de la nécessité de stabiliser l’économie ukrainienne.
Le diplomate américain s’est félicité du ton positif de la conversation entre les deux présidents. Il a rappelé que s’il n’y avait pas de ministre américain durant les pourparlers, le vice-président Biden, lors de multiples appels téléphoniques, neuf depuis novembre, avait fait pression sur Ianoukovitch pour qu’il accepte un compromis.
Pas d'intervention de l'armée russe
Avant qu’Obama ne téléphone, à son initiative, à son homologue russe, la Maison Blanche avait salué le courage des dirigeants de l’opposition pour avoir accepté l’accord. L’administration a aussi prévenu qu’en cas de violation de l’accord, des sanctions pourraient être prises.
Deux hauts responsables du département d’Etat - dont le numéro deux, William Burns -, devraient se rendre à Kiev dans les prochaines semaines. Autre signe encourageant, le ministre de la Défense Pavel Lebedev, qui avait refusé de répondre aux appels du secrétaire à la défense américain, Chuck Hagel, l’a assuré que l’armée n’interviendrait pas contre les manifestants.
■ ZOOM : L'Europe dans l'attente d'actes
Avec notre bureau de Bruxelles,
Si l’Union Européenne se félicite de la signature d’un accord de sortie de crise en l’Ukraine, ses dirigeants se gardent cependant de tout triomphalisme. Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, presse les dirigeants ukrainiens de passer des paroles aux actes. Il considère ce compromis comme l’étape indispensable pour relancer le dialogue.
Herman Van Rompuy souligne aussi le rôle joué par l’Union et, en particulier, le travail des ministres des Affaires étrangères français, allemand et polonais présents à Kiev.
Pour sa part, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, assure que l’Union maintiendra ses efforts pour aider l’Ukraine dans ses réformes politiques et économiques.
L’Europe soutient sans réserve la mise en œuvre de cet accord, souligne la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. Toutefois, elle reconnaît aussi que l’application de ce compromis sera difficile, un point de vue partagé par Martin Schulz, le président du Parlement européen.