Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Une chancelière résolue qui tranche rapidement et obtient d’un ministre qui a enfreint son devoir de réserve qu’il démissionne. Les principes sont saufs, la morale publique préservée, Angela Merkel s’impose. Voilà la version rose de l’affaire. Mais un ministre qui démissionne deux mois après la formation du gouvernement, cela fait désordre et pourrait nuire à la popularité de la toute fraîche grande coalition. D’autant plus que sa solidarité est ébranlée.
La CSU qui vient de sacrifier l’un des siens a le sentiment d’être la victime des sociaux-démocrates. Les conservateurs bavarois qui ruaient déjà dans les brancards du nouvel attelage gouvernemental ne vont certainement pas réduire leurs critiques. Quid ensuite du SPD ? Hans-Peter Friedrich a tiré sa révérence pour avoir informé la gauche qu’un des siens était suspecté de pédopornographie et enfreint son devoir de réserve.
Mais les sociaux-démocrates informés ont-ils propagé l’information et permis par là à leur camarade menacé par la justice de mieux brouiller les pistes ? Des têtes à gauche sont-elles menacées ? Et enfin, Angela Merkel était-elle au courant ?
Beaucoup de questions se posent. Si leurs réponses devaient être positives, les conséquences politiques pourraient ébranler l’Allemagne.