Turquie: le policier accusé d'avoir frappé à mort un manifestant nie en bloc

Les policiers jugés pour le meurtre d'un jeune manifestant pendant la fronde antigouvernementale de juin 2013 en Turquie ont nié ce lundi les accusations qui pèsent contre eux, au premier jour d'un procès sous haute tension à Kayseri, dans le centre de la Turquie.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Dans une ambiance électrique, les parents de la victime ont pour la première fois été confrontés au principal policier accusé, Mevlüt Saldogan, qui ne nie pas avoir porté les coups mortels au jeune Ali Ismaïl Korkmaz.

Mais il affirme, contre l’évidence des images des caméras de vidéosurveillance, avoir trouvé le jeune manifestant déjà à terre, et l’avoir juste un peu poussé du pied pour voir s’il était conscient. De cette manière, le policier se contredit lui-même puisque dans sa déposition il affirmait n’avoir pas pu frapper – bien frapper - trop fort, car son pied lui faisait mal.

En fait, le jeune étudiant fuyant les gaz lacrymogènes a été arrêté par quelques commerçants du quartier – qui n’ont pas encore témoigné - et a été jeté contre un mur où il a reçu des coups de botte très appuyés du policier en question, comme en attestent les images vidéo.

Au cours de cette première audience, la mère et le frère de la victime, longuement applaudis par une foule nombreuse venue assister au procès, ont interpellé le principal suspect de ce qu’ils appellent « un meurtre prémédité ».

Quant aux avocats, nombreux, ils ont dénoncé le fait que la procédure ait été retardée puis éclatée en trois entre Ankara, Eskisehir et Antakya pour faciliter l’acquittement des responsables.

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