Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio
Les manifestants prennent les annonces du pouvoir avec beaucoup de scepticisme : « Cela risque d’être un remaniement à minima, or nous voulons la démission de tout le gouvernement et du président », explique une dame âgée, venue apporter des pirojki - des petits gâteaux à la viande - aux hommes qui sont en faction sur les barricades.
Un sentiment partagé par l’un des chefs de l’opposition, le boxeur Vitali Klitschko, qui estime que les manifestants ne se contenteront pas d’un simple toilettage. L’occupation de la place ne cessera qu’une fois que Ianoukovitch aura démissionné, a-t-il expliqué avant une rencontre avec le commissaire européen chargé de l’Elargissement, Stefan Füle, qui s’est auparavant entretenu avec le président à Kiev.
En plus du remaniement, Viktor Ianoukovitch a aussi promis d’amender la loi limitant le droit de manifester. Son adoption précipitée, la semaine dernière, a alimenté la colère et sans doute poussé à la radicalisation du mouvement. Aujourd'hui, le chef de l'Etat cherche à calmer le jeu, mais aussi à gagner du temps.
Sur les barricades où la trêve continue d’être respectée, on n’est en tout cas pas dupe : des dizaines de personnes continuent ce soir de transporter des sacs de glace et de neige pour consolider les murs qu’ils ont construits pour se protéger d’un éventuel assaut des forces de l’ordre.
A noter aussi que la France a convoqué à Paris l'ambassadeur d'Ukraine pour exprimer sa « condamnation » de la répression des manifestations à Kiev.
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