Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Au moment même où Recep Tayyip Erdogan, invité de dernière minute au palais présidentiel, arrivait devant Abdullah Gül pour discuter de la réforme de la magistrature, le porte-parole du gouvernement repoussait sèchement l’une des deux conditions de l’opposition pour engager une réforme constitutionnelle sur le sujet. « Il n’est pas question de retirer notre proposition de loi sur les nouveaux statuts du Conseil de la magistrature », annonçait Bülent Arinç en sortie du Conseil des ministres.
Les trois responsables de l’opposition parlementaire, dans un bel ensemble, étaient pourtant venus dire au chef de l’État qu’ils étaient prêts à s’atteler à une révision de la Constitution sur ce point si le projet de loi gouvernemental était abandonné. Leur autre condition était que le gouvernement laisse les enquêtes pour corruption aller à leur terme, dont celle visant le propre fils du Premier ministre.
Peine perdue ! Alors que beaucoup attendaient, voire appelaient, l’intervention du chef de l’État dans cette crise pour éviter un blocage des institutions, son intervention paraît donc plus ardue que prévue. Le Premier ministre n’a pas dit un mot en sortant. On attend maintenant un commentaire ou une initiative du président.