Turquie: des centaines de mises à pied dans les services de police

Le gouvernement turc a démis de leurs fonctions 350 policiers supplémentaires, ce mardi 7 janvier, dont des responsables chargés de la lutte contre les crimes financiers dans le cadre du scandale de corruption qui secoue le pays. En parallèle, une nouvelle vague d’interpellations a été lancée dans cinq provinces du pays (dont Istanbul, Ankara, Izmir) visant une centaine de personnes parmi lesquelles des bureaucrates, des dirigeants d’entreprises publiques comme les chemins de fer et des hommes d’affaires.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Si chaque jour, depuis le 17 décembre, apporte son lot quotidien de mises à pied dans les services de la police, jusqu’aux plus hauts postes dans les directions de la Sûreté nationale ou régionale, le grand nettoyage de la nuit est exceptionnel. Hier, lundi, la journée constituait déjà un record en la matière, avec 78 officiers ou chefs de la police relevés à Bursa et Istanbul dans les branches sécurité publique et filature.

Coup de balai sans précédent

Mais le coup de balai de la nuit dernière, concentré sur la direction de la sûreté d’Ankara, est sans précédent puisqu’il visait pas moins de 350 policiers dont 80 chefs de section et un vice-directeur. Depuis le début de la vague d’arrestations dans plusieurs affaires de corruption, le chiffre des ces rotations de postes doit approcher le millier de fonctionnaires, dont beaucoup ont d’ailleurs intenté un recours en justice pour être rétablis à leur place.

Administration infiltrée

Mais le ministère de l’Intérieur et le chef du gouvernement estiment que ces policiers, en prêtant leur concours dans les enquêtes anti-corruption qui ont visé plusieurs ministres, ont outrepassé leurs prérogatives et auraient dû informer leur hiérarchie avant d’obéir aux procureurs. Cette purge confirme en tout cas que le Premier ministre craint toujours de ne pas contrôler une administration qu’il estime infiltrée par les partisans de la confrérie Gülen.

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