Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Pris par surprise par cette vaste enquête éclaboussant son gouvernement, le Premier ministre n’a pas pour autant été pris de court : il n’a pas traîné à démettre des dizaines de hauts responsables de la police, à Istanbul d’abord mais aussi à Ankara, et a promis de poursuivre cette purge dans de nombreuses autres provinces car ces fonctionnaires ont, selon lui, « mal fait leur travail ».
Quant aux auteurs de ce qu’il qualifie de « complot », il a assuré qu’il les démasquerait, et n’a pas caché à qui il pensait. Cette organisation est « un Etat dans l’Etat », a-t-il dit, qui a des ramifications à l’étranger et qui était déjà derrière les manifestations de Gezi, en juin dernier, mais n’avait pas alors atteint son but. Cette organisation, qu’il n’a pas nommée, chercherait tout simplement, selon M. Erdogan, à entraver le développement rapide de la Turquie.
Le principal intéressé, l’influent prédicateur Fethullah Gülen, a de son côté nié en bloc être derrière cette enquête gênante pour le gouvernement. Quant aux quatre ministres visés par ces accusations de corruption, le chef du gouvernement n’a pas évoqué leur éventuelle démission, mais le remaniement ministériel annoncé depuis quelque temps pourrait être précipité et plus large que prévu…