Dès 2008, lorsqu'il a été conçu, le système Eurosur avait pour objectif principal de réduire l'immigration clandestine en Europe. C'est consigné dans tous les documents rendus publics. Mais après des drames à répétition soldés par des milliers de victimes, surtout des naufragés qui ont perdu la vie en Méditerranée, le discours des autorités a quelque peu changé.
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Il est question désormais, en premier lieu, d'éviter des tragédies comme celle qui a eu lieu le 3 octobre dernier à Lampedusa, avec des centaines de morts et de disparus. Cela suppose, entre autres, et c'est prévu dans le règlement d’Eurosur que doivent appliquer les Etats membres et l'agence Frontex - qui met en œuvre les patrouilles en mer -, de se conformer pleinement aux principes de non-refoulement et de respect de la dignité humaine.
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Mais des spécialistes de l'immigration, des ONG, comme Human Rights Watch (HRW), et des personnalités politiques parmi lesquelles des eurodéputés écologistes, doutent de la réalité de cette nouvelle orientation.
Pour eux, l'approche sécuritaire risque de perdurer, c'est-à-dire le refoulement des migrants sans respecter les règles formelles ; ce qu'on appelle aussi le « pushback », destiné à diminuer le nombre de demandeurs d'asile dans les pays européens.
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