Journée de manifestation contre l'austérité au Portugal

Après plusieurs jours de protestations et de grèves dans les transports ou les services publics, ce samedi doit être le point culminant de la contestation de la politique d'austérité menée sous la pression des bailleurs de fonds. Une grogne sociale, alors que ce vendredi, le FMI a approuvé le versement de 1,9 milliard d'euros dans le cadre du plan de sauvetage international du pays. L'institution a d'ailleurs adressé ses encouragements au gouvernement portugais pour les progrès considérables réalisés vers le redressement financier.

Alors même que la grève des fonctionnaires vendredi 8 novembre a été largement suivie et qu'une manifestation est prévue pour protester contre le budget d'austérité présenté par le gouvernement pour 2014, le FMI accorde un nouveau prêt d'environ deux milliards d'euros au Portugal afin qu'il poursuive son redressement financier.

Se félicitant de ce que précisemment les Portugais dénoncent dans leurs manifestations anti-austérité, le FMI souligne les progrès considérables qui ont été faits en matière d'assainissement budgétaire et de réformes structurelles. Et l'institution financière encourage le gouvernement portugais à persévérer dans ce sens.

De son côté, l'agence de notation Moody's a décidé de relever les perspectives de la dette du Portugal de négative à stable en raison là aussi de l'amélioration budgétaire et de l'engagement des autorités politiques dans l'application des mesures de rigueur. Le gouvernement portugais a bien tenté d'obtenir un allégement de la purge qui lui est imposée afin de la rendre plus supportable à la population mais ses créanciers européens et FMI ne lui ont laissé aucun espoir sur ce thème.

Reconquérir la confiance

L'Union européenne et du Fond monétaire international ont versé 78 milliards d'euros d'aide en 2011 par le Portugal. Ce prêt important n'est évidemment pas venue tout seule mais avec une contrepartie. Le Portugal s'est engagé à tailler dans les dépenses publiques, suivant les recommandations du FMI qui avait épinglé les surreffectifs dans la fonction publique.

C'est la raison pour laquelle, dans son budget 2014, voté en première lecture sous les huées, le gouvernement portugais a prévu de réduire de 2% le nombre de fonctionnaires, d'allonger la durée de travail de 35 à 40 heures hebdomadaires et d'appliquer à leurs salaires mensuels supérieurs à 600 euros bruts, des réductions allant de 2,5 à 12%. De plus, les fonctionnaires retraités voient leurs pensions baisser de 10%.

La potion est amère donc, mais le gouvernement de centre droit veut ramener le déficit public à 4% du PIB et achever le programme de réformes pour le milieu de l'année prochaine. Le but : reconquérir la confiance des investisseurs et éviter un nouveau plan de sauvetage.

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