Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
C’est la loi connue sous le nom de Bossi-Fini qui a instauré en Italie le délit d’immigration clandestine. Raison pour laquelle le tribunal d’Agrigente, en Sicile, a été obligé d’ouvrir une enquête pour délit d’immigration clandestine à l’encontre des rescapés de la tragédie de Lampedusa, à l’exception des mineurs. Et si des bateaux de pêche n’ont pas porté secours aux migrants en détresse, c’est par peur d’être suspectés de concours aux clandestins, deux exemples des effets délétères de cette loi. Le centre-gauche demande donc que le gouvernement la modifie.
Désaccords
« Quelqu’un qui fuit une guerre, un conflit, ne peut être qualifié de clandestin. Il doit être protégé », a d’ailleurs souligné avec fermeté la ministre de l’Intégration, Cécile Kyenge. Mais les ministres de droite ne sont pas d’accord. Ainsi Angelino Alfano, vice-président du Conseil, estime que ce n’est pas en changeant la loi Bossi-Fini que l’on résoudra la situation. La discussion, au sein du gouvernement gauche-droite, qui sera entamée ces prochains jours, s’annonce donc malheureusement loin d'être sereine.