Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
Difficile de trouver des raisons évidentes au changement de gouvernement qui se profile en Norvège. A l’heure où toute l’Europe parle de crise et de dette publique, le petit royaume vit dans sa bulle dorée, porté par une excellente gestion de ses considérables revenus pétroliers. Plein emploi, pouvoir d’achat au beau fixe, croissance : tous les indicateurs sont au vert. Mais cela ne suffira sans doute pas au travailliste Jens Stoltenberg pour enchaîner avec un troisième mandat au poste de Premier ministre.
Bernt Aardal est professeur à l’université d’Oslo et grand spécialiste de la politique norvégienne : « Notre fortune pétrolière a un effet psychologique très important. Dans la population s’est répandue l’idée selon laquelle il est possible d’améliorer nos services sociaux et nos infrastructures sans avoir à augmenter les impôts.Les attentes augmentent donc en permanence. Et il est devenu très difficile pour les politiques de défendre le fait que tout ne marche pas suffisamment bien. Si l’on regarde la Norvège d’un point de vue extérieur, on peut se dire " mais de toute façon, le pays va extrêmement bien", et c’est vrai, il va très bien ! Mais on trouvera toujours quelque chose qui ne fonctionne pas suffisamment bien, et la patience des électeurs norvégiens est alors très limitée ».
C’est donc la présidente du Parti conservateur Erna Solberg qui devrait au sortir de ces élections avoir l’occasion d’appliquer ses promesses, de faire encore mieux avec l’argent public. Elle sera très attendue sur la santé, les transports et la qualité de l’enseignement dans les écoles norvégiennes.