Afflux de migrants sur les côtes italiennes: Rome demande de l'aide, et des comptes, à Bruxelles

L’Italie est sous le choc au lendemain de la mort de six migrants à quelques mètres de ses côtes. Un bateau transportant plus de 100 personnes, dont 52 mineurs, s’est approché hier samedi 10 août de la ville de Catane en Sicile. A la vue de la terre ferme, plusieurs hommes se sont jetés à l’eau sans savoir nager. Un nouveau drame qui pousse Rome à lancer ce matin un message très clair : l’Europe ne doit pas laisser l'Italie seule dans cette situation d’urgence.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

C’est un appel à la responsabilité commune que lance Rome. Dans un entretien au quotidien La Stampa, la ministre de le l’Intégration Cécile Kyenge déclare : « L’Europe ne doit pas nous laisser seuls dans cette situation d’urgence ». Une directive de 2011, selon laquelle en cas d’urgence ou de catastrophe humanitaire, l’Europe peut accueillir temporairement les réfugiés provenant de pays en situation de crise, existe bien, mais concrètement, au-delà de l’Italie, les portes se ferment.

C’est ce que déplore aussi le maire de Catane. Interviewé par le quotidien de gauche L'Unita, il demande que l’Europe cesse de se montrer égoïste et rappelle que les frontières de l’Italie sont aussi celles du Vieux continent. En revanche, le parti de la Ligue du nord tire à boulets rouges contre le gouvernement dont l’inertie le rend coupable, selon lui, de la mort des migrants qui traversent la Méditerranée

De son côté, Il Giornale, propriété de la famille Berlusconi, s’interroge. Au-delà des efforts velléitaires de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières extérieure, pour surveiller les côtes, que fait Bruxelles ? Il serait temps d’affronter sérieusement cette question. Les Italiens ne peuvent plus continuer à être les bons samaritains de la mer Méditerranée, juge le journal.

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