Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Silvio Berlusconi le redoutait, ses avocats aussi. Si la Cour constitutionnelle avait accepté son recours, le procès Mediaset aurait été retardé, donnant ainsi une chance à l'ancien président du Conseil d’arriver à la prescription. C'est raté.
Dans ce procès, le « Cavaliere » est accusé de fraude fiscale dans le cadre de l'achat et de la revente de droits de séries télévisées américaines. Il avait été condamné en appel, au mois de mai dernier, à un an de prison (qu'il ne fera pas, car il a plus de 75 ans) et à l'interdiction d'exercer toute charge publique pendant cinq ans. C'est bien sûr ce dernier point qui lui pose problème.
Ses avocats se sont pourvus en cassation et la Cour devrait statuer entre fin 2013 et début 2014. Si la condamnation en appel est confirmée, Silvio Berlusconi sera immédiatement privé de son mandat de sénateur, et donc contraint de s'éloigner de la politique. Il n'a d'ailleurs pas manqué de fustiger les juges qui, selon lui, s'acharnent et veulent l'éliminer de la vie politique.
Mais Silvio Berlusconi promet de soutenir loyalement le gouvernement, un exécutif de coalition gauche-droite. Les ministres et parlementaires de son parti, eux, se montrent divisés. Certains menacent de quitter massivement le Parlement en cas d'interdiction de toute charge publique pour leur dirigeant. D'autres, plus nombreux, estiment que ce serait une grave erreur.
Le « Cavaliere » attend maintenant le verdict d'un autre procès, celui du « Rubygate », qui doit être prononcé le 24 juin prochain à Milan.