Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Le nombre de nouveaux cas a augmenté de 12% l’an dernier en Russie. Près de 70 000 personnes ont été contaminées. Des chiffres qui inquiètent le directeur du Centre fédéral russe de lutte contre le sida Vadim Pokrovski. « La situation chez nous est critique, explique-t-il. Nous rattrapons l'Afrique en nombre de personnes infectées. Dans la tranche d’âge des 15-49 ans, c'est-à-dire la tranche d’âge la plus robuste, nous avons 1% des hommes qui sont infectés, et 0,6% des femmes. Ce sont des indices très élevés ».
Le gouvernement a pris dès 2006 la décision de multiplier par 20 le financement de la lutte contre le sida, reconnue comme « priorité nationale ». Pourtant, les résultats se font attendre. En cause, l’absence de stratégie de prévention, selon Vadim Pokrovski : « Nous luttons non pas contre l'épidémie elle-même, mais contre ses conséquences. C'est une approche incorrecte. Nous ne prévenons pas les nouveau cas, mais combattons seulement les résultats de l'épidémie ».
L'Etat russe dépense quelque 470 millions d'euros par an pour le diagnostic et le traitement des personnes infectées, mais seulement 5 millions pour les programmes de prévention.