Italie: Enrico Letta est enfin parvenu à former un gouvernement

En Italie, le numéro deux du Parti démocrate italien, Enrico Letta, est parvenu à constituer un gouvernement alliant la gauche et la droite, ce samedi 27 avril 2013. Il devient donc président du Conseil et succède à Mario Monti. C'est la fin d'un long suspense. Angelino Alfano, du parti de Silvio Berlusconi, a été nomme vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, ce qui en fait le « numéro 2 » du gouvernement.

C’est sous la pression des marchés que le consensus a abouti. Plus de deux mois après les élections législatives, l’Italie a enfin un gouvernement. Un gouvernement dirigé par un homme jeune, 46 ans, mais déjà aguerri, qui a réussi là où Pier Luigi Bersani, le chef du Parti démocrate, avait échoué.

Le poste de ministre de l'Economie et des Finances, un temps convoité par Silvio Berlusconi lui-même, ira au directeur général de la Banque d'Italie : Fabrizio Saccomanni. C’est également le grand retour d'Emma Bonino, l'ancienne commissaire européenne devient ministre des Affaires étrangères.

Sous la pression de Beppe Grillo et Silvio Berlusconi

Des personnalités qui devraient rassurer les Italiens et les marchés. Mais Beppe Grillo, le chef de file du mouvement contestataire « 5 étoiles » hurle déjà au loup. Il n'a pas voulu accorder sa confiance au Parti démocrate et ce gouvernement de coalition gauche-droite a tout pour lui déplaire.

Enrico Letta va avoir du mal à se maintenir très longtemps au pouvoir, sans majorité claire au Sénat. Il se voit également adjoindre Angelino Alfano, homme lige de Silvio Berlusconi. Il va donc devoir gouverner avec un pistolet sur la tempe, celui du « Cavaliere », comme le souligne la presse italienne.

Consensus gauche-droite sur l'économie

Enrico Letta et Angelino Alfano vont néanmoins diriger le pays main dans la main sur un programme qui convient aux deux partis : sur le plan économique, la gauche comme la droite souhaite lever le pied sur la politique d'austérité. Le consensus ne devrait pas être difficile à trouver et la nomination du directeur général de la banque d'Italie au poste de ministre de l'Economie devrait rassurer les marchés.

L'autre point sur lequel le Parti démocrate et le Peuple de la liberté sont d'accord, c'est la réforme de la loi électorale, celle qui n'a pas permis lors des dernières élections de donner une majorité claire au Parlement.

Ce gouvernement de coalition gauche-droite devrait donc durer au moins le temps de voter cette réforme essentielle au bon fonctionnement des institutions italiennes.

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