En 1978, le pape Jean Paul II avait lancé le célèbre «N’ayez pas peur». C'était autant un appel à se laisser évangéliser qu'un soutien aux peuples prisonniers derrière le rideau de fer du communisme. Le pape François, dans son homélie d'ouverture de pontificat, a lancé un «n'ayez pas peur» d'une autre nature. « N'ayons pas peur de la bonté et de la tendresse », a-t-il déclaré aux milliers de fidèles mais aussi au monde.
En trente-cinq ans, le monde a changé et la crise menace de durcir l'homme tandis que la nature n'a jamais été aussi fragile. Aussi le nouveau pape en Saint François d'Assise du 21ème siècle, défenseur des plus petits et de la création, a pris le contrepied de notre temps en exaltant la force de l'humilité et en redonnant à l'Eglise sa vocation de gardienne : gardienne de la nature et de l'homme et gardienne du lien social. Et s'adressant à tous dans un langage universel, il a appelé l'être humain à devenir également gardien de lui-même, de ses propres sentiments, la haine, l'orgueil, l'envie. Et devant un parterre de responsables de la planète, il a rappelé que le pouvoir du pape était un service humble et concret. A Rome, le pape François a donné humblement une magistrale leçon d'écologie humaine.