Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
Exaspérés par le scandale des rémunérations exorbitantes que s’accordent les dirigeants des grandes entreprises, les Suisses ont ce dimanche la possibilité d’y mettre un terme.
Les citoyens sont appelés aux urnes, pour se prononcer sur le plan du sénateur Thomas Minder, visant à donner un coup d’arrêt à la démesure.
Ils suggèrent d’interdire, ni plus ni moins, toutes les indemnités d’arrivée, les parachutes dorés, les bonus et autres primes. La panoplie des gratifications serait rangée aux oubliettes.
L’initiative prévoit encore de transférer à l’Assemblée des actionnaires le soin de fixer les salaires des dirigeants. Ce privilège revenait jusqu’ici au conseil d’administration, réputé plus généreux. Ce programme extrêmement strict a été combattu avec force par le gouvernement, les parlementaires et les milieux économiques.
La campagne fut notamment alimentée par l’affaire Vasella, le patron de Novartis. Il était censé, à son départ, recevoir une prime de 60 millions d’euros. Ce fut le tollé, tant et si bien qu’il a dû renoncer à son magot. Mais le scandale a apporté de l’eau au moulin de l’initiative Minder, que les sondages donnent gagnant.