Avec notre bureau de Bruxelles,
Pour les ministres des Affaires étrangères européens, il s’agit à nouveau de déblayer le terrain pour le sommet extraordinaire de jeudi et vendredi. Comme à chaque fois dans cette négociation longue et tendue, il leur faut préparer un compromis, dans l’espoir de permettre enfin à l’Union européenne de décider de son budget septennal. Mais ça reste un casse-tête chinois, tant les positions de chacun semblent pour l’instant, n’avoir pas bougé d’un centimètre.
La dernière proposition en date, celle du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, s’établit à 973 milliards d’euros pour les sept ans, soit 1,01% du Produit intérieur brut de l’Union dans son ensemble. C’est déjà près de 78 milliards de moins que les ambitions formulées par la Commission européenne. Mais certains voudraient des réductions encore plus drastiques, surtout le Royaume-Uni, soutenu en cela par la Suède, qui propose carrément moins de 900 milliards.
Mais une grande partie des pays, qui contribuent le plus au pot commun, comme la France et l’Allemagne, préconisent eux aussi, des réductions avec des propositions un peu inférieures à celles du président du Conseil. La France se démarque toutefois puisqu’elle souhaite tout de même préserver le budget de la politique agricole commune (PAC).
En face, mis à par l’Italie de Mario Monti, la voix des défenseurs d’un budget généreux a du mal à se faire entendre. Surtout à cause de raisons spécifiques à chaque pays. En Espagne, le Premier ministre Mariano Rajoy, est empêtré dans des accusations de corruption, alors que la Pologne, chef de file des pays d’Europe centrale et orientale, semble décrédibilisée aux yeux de ses voisins.