Malgré la crise, Madrid plus que jamais candidate pour les JO 2020

Cela peut sembler encore loin mais le compte à rebours commence déjà pour les Jeux olympiques de 2020. C'est en septembre que le Comité international olympique choisira la ville hôte de ces jeux et aujourd'hui, 7 janvier 2013, c'est le jour de remise des dossiers officiels de candidatures. Trois villes sont sur les rangs : Tokyo, Istanbul et… Madrid.

Les questions que l’on se pose sur la candidature de Madrid

Avec notre correspondant dans la capitale espagnole, François Musseau

C’est la troisième fois que la capitale espagnole est candidate à l’organisation des JO d’été, dans le contexte de crise, dans un pays qui est si mal en point, est-ce que cette candidature ne ressemble pas à une fuite en avant ?

Une fuite en avant, non, sûrement pas, une gageure, oui, pour le coup, sûrement. La crise économique, le marasme, le fait que le pays soit au bord d’une intervention européenne, tout cela constitue justement un argument brandi ici pour que Madrid tente de nouveau sa chance.

Rappelons que Madrid était passée tout près pour 2012, battue de peu par Londres. La ville fut la finaliste surprise, face à Rio, pour les Jeux olympiques de 2016.

Alors 2020, comme on dit ici, ce serait « les lucioles », c'est-à-dire quelque chose de fantastique. On espère que ce soit un élan, un appel d’air, justement, pour sortir de la crise, pour attirer des investissements, pour projeter une image positive de Madrid et de l’Espagne. Il y a déjà un accord total sur le financement. Ce serait un tiers pour l’Etat, un tiers pour la région et un tiers pour la mairie.

A propos de l’aspect financier, justement, l’ancien président du CIO, Juan Antonio Samaranch, disait que Madrid était une candidature low-cost, une candidature à bas coût, ce qui n’est pas franchement encourageant.

En un sens, Samaranch avait raison. On peut dire en effet que c’est la candidature même de l’austérité. Mais en réalité c’est l’atout de Madrid. Le même Samaranch a d’ailleurs aussi dit que la capitale dans cette affaire, a peu à dépenser et beaucoup à recevoir. Pourquoi ? Eh bien parce que, suite aux candidatures malheureuses de 2012 et 2016, déjà, 85% des infrastructures sont construites à Madrid.

Le grand stade de référence par exemple, à l’est de la ville, à Peineita, est flambant neuf. Il n’attend qu’à être mis en service et à devenir aussi, d’ailleurs, le stade du club de football Atlético de Madrid.

Les travaux à Londres avaient coûté dix milliards d’euros. Qu’on se fasse une idée, ici il ne faudrait qu’1, 5 milliard d’euros. Pas davantage. Evidemment, c’est cher pour une capitale qui est endettée à hauteur de six milliards d’euros. Mais comme les retombées seraient très supérieures, ce n’est pas un grand risque, estime-t-on ici. Au contraire, cela donnerait de l’espérance, comme l’ont dit hier, dimanche, les Rois mages au cours du traditionnel défilé sur la Castellana.

Concrètement, si Madrid était choisie, qu’est-ce que cela  impliquerait en termes de transformation urbaine et de travaux qui restent à faire ?

Cela me permet de rappeler un point qui fait la force supplémentaire de Madrid. C’est l’excellence de ses transports ; trains, métros, autoroutes, connexions avec l’aéroport. Cela, c’est ce qui existe et qui est d’un très haut niveau. Mais il faudrait construire, en plus, quatre centres sportifs et trois autres temporaires, dont le vélodrome et les installations pour le volet plage. Pour le basket, histoire de faire des économies, l’idée serait de réquisitionner les arènes tauromachiques de Las Ventas et les couvrir.

Tout cela fait qu’on est assez optimiste ici, même si on reste prudent, après les déconvenues 2012 et 2016. Mais il y a surtout le sentiment que la préférence pour Madrid serait, selon les mots de la maire, Ana Botella, « une juste récompense ».

Mais il faut encore patienter jusqu’au 7 septembre, date à laquelle le CIO élira la ville hôte des JO 2020. Madrid, Istanbul et Tokyo sont donc en lice. La réponse est dans huit mois tout juste.

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