Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Commentant cette nouvelle affaire sur son blog, Alexeï Navalny suggère non sans humour au comité d’enquête russe d’ouvrir une nouvelle rubrique intitulée : « Chronique des délits de Navalny ». « Il a pillé toute une forêt, il a dévalisé la poste de Russie et il a ruiné un parti », poursuit dans la même veine l’opposant libéral Boris Nemtsov sur Facebook.
Alexeï Navalny est déjà sous le coup de deux inculpations et n’a pas le droit de quitter Moscou, son lieu de résidence. La semaine dernière, il a été accusé avec son frère d’escroquerie et blanchiment d'argent. Cet été, il avait été inculpé dans le cadre d'une affaire de détournement de bois, des faits qui remontent à l'époque où le blogueur était conseiller du gouverneur de la région de Kirov en 2009.
Cette fois, le comité d’enquête soupçonne Navalny d'avoir détourné 2,5 millions d'euros d'un parti politique libéral en 2007, par le biais d’une agence de publicité qu’il dirigeait. Des faits démentis par le chef de l'Union des forces de droite de l'époque, Nikita Belykh, et par le vice-président du parti Léonid Gozman, qui dénonce une « hystérie » et une « nouvelle provocation politique » de la part du comité d’enquête, auquel il ne reste plus, selon lui, qu'à accuser Navalny d'être un pédophile ou un espion à la solde du Pérou.