Nommé au gouvernement ce lundi 6 août 2012, le jeune sénateur social-démocrate Dan Sova, 39 ans, avait choqué en mars dernier, lorsqu’il avait affirmé dans une émission télévisée qu'« aucun juif n'a souffert sur le territoire roumain » sous le régime pro-nazi du maréchal Ion Antonescu.
Il avait ajouté que le pogrom de la ville de Iasi, en 1941, avait fait « 24 morts, des personnes tuées par l'armée allemande », alors que les historiens considèrent que 13 à 15 000 juifs avaient trouvé la mort dans ce massacre.
« Un moment de deuil dans notre histoire »
Démis de ses fonctions de porte parole du parti social-démocrate, Dan Sova avait présenté des excuses, assurant qu'il n'avait pas voulu « nier ni les souffrances du peuple juif, ni la culpabilité des autorités roumaines de l'époque ». Sa nomination au poste de ministre chargé des relations avec le Parlement a néanmoins choqué en Roumanie.
« Il s'agit d'un moment de deuil dans notre histoire », a même déclaré le président de la Fédération des communautés juives, tandis que le Centre pour la lutte contre l’antisémitisme (MCA) a affirmé dans un communiqué que « la nomination de M. Sova en tant que ministre est un affront à la mémoire des victimes et des survivants de l’Holocauste ».
Au total, entre 280 000 et 380 000 juifs roumains et ukrainiens sont morts pendant l'Holocauste, en Roumanie et dans les territoires qui étaient alors sous son contrôle: ce sont les conclusions d'une commission d'historiens présidée par le prix nobel de la Paix, Elie Wiesel.