On mesure aujourd'hui le chemin parcouru en découvrant le témoignage de Jacques Godfrain, président de la fondation Charles de Gaulle: « Dans les années 1950, là où je vivais, dans l’Aveyron, la première Volkswagen qui est venue, qui a traversé la ville, a eu les pneus crevés. En 1958, il y avait des affiches sur les murs récusant complètement la réconciliation, ce qui semble évident aujourd’hui. C’est ça, la force des grands politiques. A l’époque, c’était impossible. »
C'est à Reims que fût signée la capitulation des nazis en 1945. Le lieu était pour Charles de Gaulle suffisamment symbolique pour sceller la réconciliation entre les deux peuples. Mais à l'époque la visite du chancelier Adenauer fut diversement appréciée par les Rémois. « Il y avait une partie de la génération qui avait vécu la Seconde Guerre qui trouvait que c’était une très bonne initiative, affirme Adeline Hazan, maire de Reims, qu’il fallait effacer les souvenirs et se tourner vers l’avenir et construire ; et une autre partie qui trouvait que c’était trop tôt. Donc il y a eu vraiment une polémique dans la population rémoise. »
Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, qui voulaient tant unir leurs peuples, assistèrent à une messe de la paix à la cathédrale de Reims. Cinquante ans plus tard, Angela Merkel et François Hollande prendront la parole sur le parvis de cette même cathédrale.