Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Il s'agirait, selon les survivants du dortoir, d'une bagarre entre détenus de droit commun, et non une révolte de prisonniers politiques, qui a tourné au drame. Il n’y a d’ailleurs eu aucun incident dans les autres dortoirs de la principale prison de Sanliurfa, dans le sud-est de la Turquie.
Si les pompiers ont mis tant de temps – une heure et demie en tout – à intervenir et maîtriser l’incendie, c’est que les détenus avaient bloqué la porte avec leurs lits, le temps de régler leurs comptes. La mise à feu des matelas, pour une raison inconnue, a été fatale à treize détenus, sans doute asphyxiés, alors que cinq autres ont eu la vie sauve en se réfugiant dans les toilettes.
La polémique qu’a tenté d’éteindre le ministre de la Justice concerne les sureffectifs, puisque les dortoirs de cette prison prévus pour douze personnes en accueillent en fait dix-huit, une concentration qui pourrait expliquer les tensions entre détenus. Des travaux de rénovation dans une aile de la prison a nécessité le relogement de ses occupants dans les autres cellules, a dit Sadullah Ergin, promettant la construction prochaine d’un autre établissement pénitencier dans la ville.