Colère en Grèce après les propos de Christine Lagarde

Les Grecs ne décolèrent pas après les propos de Christine Lagarde sur la situation en Grèce. Dans une interview au Guardian samedi 26 mai, la directrice générale du FMI avait estimé que les « Grecs devraient commencer à s'entraider collectivement » en « payant tous leurs impôts ». Depuis, les internautes inondent la page de Christine Lagarde de commentaires rageurs et le chef du Pasok Evangélos Vénizélos a évoqué un peuple « humilié ».

Avec notre correspondante à Athènes, Corinne Valois

Christine Lagarde a bien tenté de calmer le jeu dès samedi soir sur sa page Facebook en se disant « très compatissante à l'égard des Grecs et les défis qu'ils relèvent ». Mais ces nouvelles déclarations n'ont pas calmé les esprits. De Grèce et d'ailleurs, plus de 9 000 messages lui ont été envoyés jusqu'à dimanche. Ce sont des messages qui expriment surtout la colère et l'indignation. 

La plupart des chaînes de télévision grecques ont souligné que la directrice du Fonds monétaire international avait elle-même, personnellement et directement violé par ses déclarations au quotidien britannique l'ordre qu'elle avait donné au mois de mai à ses subordonnés de ne pas intervenir dans la campagne électorale pour les élections législatives du 17 juin en Grèce.

Tous les partis politiques grecs se sont eux aussi prononcés contre les violentes attaques de Christine Lagarde. Le parti de centre droit La Nouvelle Démocratie, en tête des sondages d'opinion, a déclaré que le Grec moyen se demande quel est le but poursuivi par ces attaques. Ces déclarations ont été qualifiées d'« insultantes pour le peuple grec » par le Parti socialiste, le Pasok. Et le leader du Syriza - la seconde force politique du pays de la gauche radicale qui veut dénoncer et renégocier l'accord avec les créanciers étrangers - a déclaré se « moquer de ce que la directrice du FMI pense de nous ».

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