Attentat meurtrier devant un lycée de Brindisi, les soupçons se portent sur la mafia

En Italie, un attentat à la bombe a fait une victime, ce samedi matin devant un lycée de la ville de Brindisi, au bord de la mer Adriatique (sud). Il s'agit d'une adolescente de 16 ans, qui a succombé à ses brûlures. Au moins dix autres élèves ont été blessés, dont certains risquent d'être amputés. « Les hypothèses sont nombreuses et aucune ne nous donne de certitude », a déclaré ce matin la ministre talienne de l'Intérieur Anna Maria Cancellieri.

L’attentat n’a pas été revendiqué, mais trop de coïncidences font penser à la mafia. C’est ce qu’affirme le maire de Brindisi, même si pour le ministre de l’Intérieur, les éléments manquent pour affirmer cette thèse. Le lycée s’appelle Morvillo Falcone, du nom du juge anti-mafia assassiné avec son épouse à Palerme le 23 mai 1992. L'attentat a donc eu lieu à quelques jours du vingtième anniversaire du massacre, et ce samedi après-midi devait passer la caravane anti-mafia, qui arrivera à Palerme le 23 mai.

Mais il y a aussi une mafia locale : celle des Pouilles, la Sacra Corona Unita, qui aurait pu vouloir venger l’arrestation, il y a quelques jours, de seize de ses membres à Mesagne, près de Brindisi. Autre coïncidence, les victimes venaient toutes de Mesagne. Elles venaient de descendre du bus devant l’école.

Le pays en émoi

C’est en tout cas la première fois en Italie qu’un attentat frappe une école à l’heure de l’entrée en classe, avec l’intention de tuer, donc. Le spectacle est désolant : on voit des livres qui jonchent le sol, des pages qui volent, du sang partout.

La municipalité de Brindisi a proclamé dimanche et lundi journées de deuil, et ordonné la fermeture des écoles pour permettre aux jeunes de participer aux funérailles de la victime, dénommée Melissa. Des manifestations ont réuni des milliers d'Italiens également à Naples, Milan, Turin et Rome, pour protester contre la violence et le terrorisme d'où qu'il vienne.
 

 

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