Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Les trois jeunes femmes âgées de 22 à 29 ans restent donc derrière les barreaux jusqu'au 24 juin, en attendant leur procès pour « hooliganisme », décision aussitôt qualifiée de « politique » par leurs avocats. C'est de leur cellule, par vidéoconférence, que les trois prévenues ont assisté au procès en appel.
La cour reste inflexible
Elles ont accueilli les décisions de justice avec calme, faisant des signes de la main à leurs proches réunis dans la salle d'audience. La première à être jugée, Maria Alekhina, âgée de 23 ans et mère d'un petit garçon de 4 ans, a souligné que depuis un mois et demi qu’elle est derrière les barreaux, elle n'avait pas été sollicitée pour l'enquête : « La prison, a-t-elle dit à la juge qui l'interrogeait, ne me protège pas, elle ne me rend pas meilleure, elle me détruit ».
Les avocats des militantes ont souligné que deux de leurs clientes avaient des enfants en bas âge, qu'elles n'étaient pas de dangereuses criminelles et qu'elles n'avaient pas les moyens de fuir à l'étranger. Mais la cour a estimé de son côté qu'elles pourraient tenter de s'échapper, une fois sorties de prison. Déçus, mais loin d'être surpris, les quelques proches et militants venus au tribunal se sont empressés de repartir vers le centre-ville, dans le parc où l'opposition poursuit son mouvement de protestation entamé lundi 7 mai.