David Cameron a appelé les Britanniques qui votent aujourd’hui au pays de Galles, en Ecosse et en Angleterre à se focaliser sur les enjeux locaux, tout en reconnaissant que « les temps sont durs pour les familles ». Ces élections à mi-mandat sont un cauchemar pour la coalition au pouvoir qui doit faire face à une crise économique majeure.
Il s’agit du premier test de grande ampleur depuis que l’économie britannique a plongé en récession. Les électeurs confrontés à un plan d’austérité particulièrement sévère depuis deux ans perdent confiance. Le scrutin risque de tourner à la déconfiture pour les conservateurs et les libéraux-démocrates au pouvoir.
Le porte-parole du parti a même déclaré que « les conservateurs n’avaient jamais espéré gagner ces élections ». Ils défendent un millier de sièges chèrement gagnés contre les travaillistes en 2008.
Le parti travailliste devrait reconquérir une bonne partie de ces sièges. Il a onze points d’avance dans les sondages et pourrait remporter entre 800 et un millier de nouveaux sièges. Un test de leadership pour Ed Miliband, le jeune patron des travaillistes qui minimise les gains attendus, pas plus de 400 selon son porte-parole.
C’est une élection complexe : 4 700 sièges sont en jeu dans les conseils municipaux, trois villes dont Londres, la capitale, doivent désigner leur maire et dix villes doivent choisir par référendum si elles conservent ou non un maire. Le système électoral à un tour qui permet de designer plusieurs candidats sur un même bulletin complique le dépouillement et les résultats ne sont pas attendus avant vendredi.
La bataille de Londres
Près de six millions d'électeurs choisissent leur maire à Londres, à trois mois des Jeux Olympiques. La capitale britannique, qui est aussi une des principales places financières, a moins souffert que le reste de la Grande-Bretagne et son maire, le conservateur Boris Johnson, est nettement plus populaire que son parti.
Il fait rire les Londoniens malgré un bilan plutôt médiocre. Il était en vacances au Canada pendant les émeutes de l’été dernier mais les électeurs ne semblent pas lui en tenir rigueur. Ils sont contents d’avoir des vélos en libre service pour circuler dans la capitale et il pourrait conserver le siège qu’il a ravi aux travaillistes en 2008.
Ken Livingstone, son principal rival, a un style aussi peu conventionnel que son successeur. A 66 ans, il mène la bataille de sa vie pour reconquérir sa mairie. Il a été le premier maire de Londres et il a passé huit ans, soit deux mandats, à la tête de la capitale britannique. Il a décroché les JO pour Londres et mis en place un système de péage urbain qui a permis de désengorger le centre la capitale. Il fait campagne sur les tarifs des transports en commun que son successeur a augmentés et qu’il promet de baisser s’il est élu.
Enfin, l’outsider est un libéral-démocrate, Brian Paddick, 54 ans, un ancien policier qui affiche ouvertement son homosexualité.