« Optimiser les bénéfices dans tout le Royaume-Uni ». En délocalisant le Conseil des ministres, le 9 janvier dernier, sur le site qui accueillera près de 15 000 athlètes l’été prochain, le Premier ministre britannique David Cameron a tenu à rappeler l’enjeu de l’événement à ses administrés. Le chef du gouvernement espère un retour sur investissement à la hauteur des efforts financiers consentis, déjà considérables.
Alors à moins de 200 jours de l’ouverture officielle des Jeux, les autorités accélèrent la cadence, avec pour objectif de garantir au visiteur un séjour agréable, sûr et propice à la consommation. Déjà le 5 décembre dernier, les Britanniques apprenaient que le budget « sécurité » avait plus que doublé pour atteindre les 553 millions de livres (670 millions d’euros). La conséquence d’effectifs dédiés à la surveillance (personnels de sécurité et soldats) qui ont, eux aussi, doublé (23 700 personnes engagées).
Autre préoccupation des organisateurs : le risque sanitaire. Au Royaume-Uni, comme dans les 200 pays participant aux festivités, une grande campagne de prévention des épidémies est en préparation. L’Agence de protection sanitaire (Health Protection Agency, HPA), en charge de ce pan de l’organisation, met ainsi l’accent sur l’information à destination des visiteurs étrangers concernant les procédures d’alerte en matière d’infection, et notamment sur le fonctionnement des plates-formes de signalement comme le NHS Direct et les services téléphoniques du 111, numéro dédié à l’assistance médicale hors urgences. Des tests ont déjà été menés afin de réagir promptement à toute demande de transfert vers un établissement de santé. Selon le quotidien The Guardian, d’autres procédures de contrôles ont été testées comme la détection de virus, le signalement d’empoisonnement alimentaire, jusqu’à la prise en charge d’une éventuelle explosion chimique dans le nord-est de l’Angleterre.
Ajuster l’offre commerciale
L’enjeu est de taille : Londres s’attend à voir déferler plus de huit millions de visiteurs dans et autour des différentes enceintes sportives. Le parc olympique est prêt et est sur le point d'être livré au Comité d’organisation des Jeux (Locog) par l’Autorité des aménagements olympiques (Olympic Delivery Authority, ODA). Le stade olympique de 80 000 places, le vélodrome et la piscine sont achevés même si des problèmes de logistique - concernant notamment le transport des visiteurs dans une Londres surpeuplée – restent à résoudre. La demande d’hébergements demeure toujours une question délicate pour les autorités. Déjà, comme le rapporte la version britannique du Huffington Post, ce dimanche 15 janvier, les spécialistes de l'immobilier mettent en garde contre les annonces d’hébergement abusives, voire complètement mensongères qui fleurissent sur internet.
Pour Sebastian Coe, le président du Comité d’organisation, il s’agit surtout, désormais, d’ajuster au mieux l’offre commerciale à la demande. Le Locog prévoit ainsi la construction de 10 000 mètres carrés d’espaces commerciaux autour des sites sportifs. Et du côté du 10 Downing Street, on entend bien pérenniser l’activité des infrastructures mises en place pour l’événement : David Cameron a récemment annoncé que six des huit sites olympiques (comme le centre aquatique ou la salle de handball) ont déjà trouvé une seconde vie après les festivités.
Car avec un budget de 9,3 milliards de livres (1,11 milliards d’euros), soit le triple du budget présenté au Comité international olympique (CIO) en 2005 lors de l’attribution des Jeux, le Locog, la ville de Londres et le gouvernement britannique n’ont pas droit à l’erreur. Avec un investissement sensiblement inférieur (près de 9 milliards d’euros) en 2004, Athènes n’a même pas récupéré le quart de la somme engagée.