Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Avant de se lancer dans la course au Kremlin, s’il y est autorisé, Edouard Limonov va rendre son passeport français. L’écrivain russe avait acquis la citoyenneté française, lors de son exil d’URSS, dans les années 80.
«Je suis, semble-t-il, la seule personne de ce dernier quart de siècle, à renoncer volontairement à sa nationalité française. En réalité, j'aurais pu me présenter à l'élection avec ce passeport, mais c'est un geste envers ces personnes qui voient toujours dans les hommes politiques des ordures, des gens qui sont prêts à s'enfuir quelque part. Mon front se trouve ici, mon destin est le destin de mon peuple. Je ne suis pas parti à l'étranger depuis 15 ou 16 ans» déclare l'écrivain.
Fondateur du Parti national-bolchévique, un parti ultranationaliste et néo-stalinien, interdit en 2007, Edouard Limonov est aujourd’hui à la tête de L’Autre Russie, un mouvement qui n’a pas reçu l’autorisation de participer aux législatives du 4 décembre. Un scrutin qu’il appelle à boycotter : «Il ne faut pas aller à ces élections. C'est notre position. Mais à côté de ça, il faut bien sûr sortir dans la rue le jour des élections, pour montrer son désaccord».
Les protestataires ont prévu de manifester le jour des élections législatives. Il y a peu de chances pour que le mouvement soit autorisé et l’opposition s’attend à des arrestations massives.