Les tête-à-tête repétitifs entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy irritent. La dernière pique en date est celle à peine voilée du président de la Commission européenne. «Je crois qu'on peut faire face à cette crise, mais il faut le faire ensemble», a martelé José Manuel Barroso à l'adresse de Paris et Berlin, vendredi 14 octobre 2011, lors des journées parlementaires du parti UMP à Saint-Cyr sur Loire. Pour lui, la seule façon d'entraîner les autres Etats est de coopérer avec les institutions européennes et de n'écarter personne des débats.
José Manuel Barroso est loin d'être le seul à s'étonner des rencontres exclusives entre la chancelière allemande et le président français pour sortir l'Europe de la crise. La grogne couve depuis des mois. Le chef de file de l'eurozone, Jean Claude Juncker, pointe du doigt que 70% des propositions franco-allemandes n'ont pas abouti... Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, lui, accuse Paris et Berlin de perdre leur temps et réclame un travail d'équipe.
Du côté franco-allemand, on rétorque qu'il faut bien que quelqu'un agisse, d'autant plus que la Commission ne prend pas les choses en main.