Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
« On ne doit rien, on ne vend pas, on ne paie pas ». Devant cette banderole, Spyros, 28 ans, distribue des prospectus. Au chômage depuis un an et demi, il s'investit dans ce mouvement, qui demande l'annulation de la dette : « Cette dette, ce n'est pas la nôtre. Aucun, parmi les travailleurs et les pauvres de ce pays, aucun parmi ce que l'on appelle les classes populaires, n'est responsable de cette dette. Cette dette vient de la mauvaise gestion des gouvernements qui étaient au pouvoir depuis une trentaine d'années ! »
Devant le Parlement, sur la place Syntagma, pour ces manifestants, la coupe est pleine, comme pour ce père de deux étudiants, employé d'une entreprise du secteur parapublic. Il est directement concerné par la nouvelle mesure de mise au chômage technique de milliers de salariés : « Il faut qu'ils arrêtent cette mesure de chômage technique. On est menacé, nous et nos familles. Il faut que cela s'arrête. Ce n'est pas possible d'avoir des baisses de salaires et en même temps une baisse de la masse salariale. Où va ce pays ? »
La troïka, tout juste arrivée dans la capitale, pourrait exiger de nouvelles mesures. Cela fait maintenant un an et demi que s'accumulent les sacrifices demandés à la population.