Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
En Espagne, on appelle cela la « Joya de la corona », le bijou de la couronne. Loteries et paris de l’Etat, c’est une des entreprises les plus solvables du pays depuis des décennies. Pas étonnant puisque les Espagnols sont parmi les plus joueurs du monde d’où la puissance de cette entreprise publique qui a été privatisée à un tiers. Et ce sont ces 30% de capital privé que le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero comptait sortir en bourse pour vendre, bien vendre, et engranger des bénéfices.
Les spécialistes parlaient de 7 milliards d’euros, de quoi soulager les piteuses finances publiques alors que le déficit doit être amené à 3% l’an prochain. Au dernier moment, Madrid a changé d’avis : les marchés sont trop frileux et les possibles acheteurs proposeraient des prix dérisoires. Alors le gouvernement a changé son fusil d’épaule. Autant ne pas sortir en bourse « Joya de la corona » et attendre, pour cela, des temps meilleurs.