La colère de Romano Prodi face au lâchage de la Deutsche Bank

L'ex-chef du gouvernement Romano Prodi ne cache pas son irritation à l'égard des Allemands. La Deutsche Bank vient de vendre la quasi-totalité de ses avoirs en obligations italiennes. Une décision «égoïste» selon Romano Prodi qui y voit un signe de plus de la perte de confiance des investisseurs dans l'Italie.

Avec notre correspondante à Rome,Anne Le Nir

Romano Prodi, 72 ans, l’homme qui a fait entrer l'Italie dans le premier train de l’euro ne mâche pas ses mots. Dans un article publié par le plus populaire des quotidiens de Rome, Il Messaggero, il reproche à l’Allemagne d’avoir fait preuve «d’égoïsme» à travers la vente par la Deutsche Bank de presque tous ses avoirs en obligations italiennes soit 8 milliards d’euros.

Prodi interpelle le ministre de l'Economie

Pour l’ancien président de la Commission européenne et ex-chef du gouvernement italien, cette décision représente un «signal alarmant d’absence de confiance» envers l’Italie de la part des investisseurs. Un signal auquel n’aurait pas prêté attention le gouvernement mené par Silvio Berlusconi. C'est pourquoi Romano Prodi lance un appel, en particulier au ministre de l’Economie Giulio Tremonti, afin de tout mettre en œuvre pour restituer sa crédibilité à l’Italie.

Comme l'Espagne, l'Italie, dont la dette publique atteint 120 % du PIB, subit la pression des marchés financiers depuis plusieurs semaines. Mais selon Romano Prodi, la situation de la péninsule est bien moins préoccupante que celle de l’Espagne qui souffre d’un déficit budgétaire plus important, d’un système bancaire beaucoup plus fragile et d’un taux de chômage plus élevé au niveau national.

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