Avec notre correspondante à Moscou, Madeleine Leroyer
Cela fait deux ans et demi que Gazprom et China National Petroleum (CNPC) tentent de finaliser cet accord pharaonique mais cette visite du président chinois n’a pas suffi pour s’entendre sur l’essentiel, à savoir le prix.
Le contrat porte sur la fourniture de 68 milliards de mètres cubes de gaz russe, chaque année, pendant trente ans. Mais selon les négociateurs russes, Pékin ne veut pas dépasser les 250 dollars les mille mètres cubes, la moitié du tarif consenti aux clients européens de Gazprom.
Or pour une fois en matière de gaz, l’avantage n’est pas à la Russie. La Chine a déjà beaucoup œuvré pour diversifier ses fournisseurs, en signant des contrats en Asie centrale : le Turkmenistan est aujourd’hui son principal fournisseur, devant la Russie, avec 40 milliards de mètres cubes par an. Pékin est donc en position de force.
Gazprom, qui veut diversifier ses clients, est prêt à faire des efforts, en descendant, selon la presse russe, jusqu’à 325 dollars le mètre cube. C’est encore trop cher pour la Chine. Le président Hu Jintao tourne les talons, en attendant que Gazprom revoie encore sa copie à la baisse.