La faillite menace les maisons de retraite britanniques

Le Royaume-Uni s’inquiète pour certaines de ces personnes âgées. En effet, le plus gros opérateurs privés de maisons de retraite dans le pays, Southern Cross menace de faire faillite, mettant en jeu le sort de plus de 30 000 personnes soit 10% des personnes âgées indépendantes britanniques. De quoi relancer le débat autour de la privatisation du secteur de la santé outre-Manche.

Southern Cross vient d’annoncer qu’il se trouve dans un « état financier critique » et que le groupe devait suspendre le paiement de ses loyers pour une première période de quatre mois. Une décision qui va bien au-delà du simple aspect financier puisque Southern Cross est l’un des plus gros opérateurs privés de maisons de retraite du Royaume-Uni.

Southern Cross vient de déclarer une perte de plus de 300 millions de livres (350 millions d’euros) pour le premier semestre 2011. Une situation qui s’explique par la vente d’une grande partie de son parc immobilier les années précédentes. Le groupe désormais simple locataire des espaces qu’il occupe ne peut plus faire face à la montée des loyers.

C’est donc 31 000 personnes dont le sort est incertain. Ce qui représente tout de même 10% des personnes âgées dépendantes vivant au Royaume-Uni. Et les familles n’ont pas tardé à interpeller le gouvernement. Elles ont notamment demandé des comptes au Premier ministre David Cameron.

David Cameron qui tente de rassurer les Britanniques, expliquant que ces personnes âgées ne se retrouveraient pas à la rue. Il a déclaré que l’avenir des résidants étaient une « priorité absolue » de son gouvernement.

Vingt ans de privatisations

Mais ces déclarations n’ont pas éteint la polémique autour de cette affaire. Cette faillite a effet relancé les interrogations sur le désengagement de l’Etat dans des secteurs-clés et notamment celui de la santé.

Depuis 20 ans, l’Etat britannique, qu’il soit dirigé par les conservateurs ou les travaillistes, a confié une partie du secteur aux investissements privés qui contrôlent deux tiers des maisons de retraite. Le dernier tiers reste sous la coupe des associations et du service publique.

Une affaire qui tombe plutôt mal pour David Cameron. Son gouvernement milite pour transférer de nouvelles compétences au secteur privé dans le cadre d’une réforme des hôpitaux. Les médias britanniques se sont donc saisis de la situation de Southern Cross pour monter au créneau contre cette réforme. « La City est-elle à même de gérer une maison de retraite ? », s’interrogeait jeudi le quotidien Daily Telegraph.

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